Julien Ribot est un compositeur, artiste visuel, réalisateur, et auteur-compositeur-interprète français dont le monde se situe à la lisière de la pop music, du film d’animation expérimental et de l’art contemporain, en utilisant une certaine grammaire du psychédélisme.


Diplômé de l’Ecole Supérieure d’Arts Graphiques Met de Penninghen, Julien Ribot a débuté en tant qu’illustrateur pour la presse ou la littérature.

Jouant du piano depuis l’âge de 7 ans, Julien Ribot s’est naturellement passionné très tôt par les liens entre l’image animée et la musique. Pour sa thèse en 5ème et dernière année de Penninghen, il réalise un film d’animation (dont il compose également la musique) d’après la nouvelle de Marguerite Yourcenar : « Comment Wang-Fô fut sauvé des eaux », film qui questionnait déjà au moins deux des thématiques phares que Julien Ribot développera plus tard, à savoir la notion de frontière résonnante entre réel et imaginaire, et la création qui soigne.

Un peu plus tard, il réalise, et signe la musique d’un court-métrage d’animation d’après un poème d’Emily Dicksinson « Fleurir est aboutir » pour ARTE. Encore une fois, le choix de ce poème n’est pas anodin puisqu’on retrouvera ce thème de la nature, issu du transcendantalisme dans ses oeuvres ultérieures (comme dans la suite pour orchestre des « Vingt-deux Protéodies Imaginaires » ou  la pièce de théâtre "Le Combat pour le Sol").

A cette époque, Julien Ribot poursuit une activité musicale, montant de nombreux projets musicaux expérimentaux, essayant des formations différentes, parfois avec un percussionniste de musique contemporaine échappé d’un orchestre symphonique, ou encore avec un guitariste bruitiste. Julien Ribot utilise le bruit mécanique de jouets à piles pour créer des rythmiques ou compose avec le hasard en tirant les suites d’accords aux dés, … La découverte de John Cage ou Brian Eno (et ses stratégies obliques) dans cette période n’est pas étrangère à ses expérimentations musicales.

Plus tard, il rencontre à Paris la chanteuse japonaise Kahimi Karie pour qui il écrit deux chansons : « ? » et « Je dormais sous la neige », parues sur l’album TILT. Les autres chansons de l’album sont composées par Arto Lindsay, Add N to X ou encore Tahiti 80. Une de ses 2 chansons sera remixé par le groupe culte «The High Llamas ».
 C’est encore chez Kahimi Karie qu’il croise Philippe Katerine qui s'occupe alors de la compilation Allo la France, Moshi Moshi destinée au marché japonais (sortie en 1999). Ce dernier, séduit par la musique de Julien Ribot qu’il qualifie de doux-dingue, lui propose de prendre une de ses chansons pour la compilation japonaise.

Enfin, en 2001, Julien Ribot sort son premier disque, Hotel Bocchi (sortie au Japon puis en France) sur le label « Ici D’Ailleurs… » S’en suivent trois autres albums, La Métamorphose de Caspar Dix en 2004, Vega en 2008 et Songs For Coco en 2012.


En 2013, ce sera la rencontre avec la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani qui aboutira à la création de 3 concerts exceptionnels, le groupe de Julien Ribot y sera accompagné par un orchestre symphonique et un choeur d’ enfants.


C’est pendant cette même période que Julien Ribot est sollicité par l’acteur Nicolas Maury pour travailler sur une commande de la SACD et du Festival d’Avignon. Ils créeront ensemble la pièce de théâtre « Son Son ». Julien en composera toute la musique qu’il jouera sur scène aux côtés de l’acteur-chanteur. La pièce sera jouée 9 fois à Avignon, puis reprise à la Fondation Cartier, la Ménagerie de Verre, etc.


Depuis quelques années, Julien Ribot cherche de nouveaux formats artistiques et s'oriente vers la création de performances qu'il nomme « Films-Expériences » mélangeant film d'animation et musique jouée en live.


L’aventure commence avec une création in situ pour la Nuit Blanche à Paris en 2015. Le lieu investi est alors une ancienne gare de la petite ceinture.  L’année suivante, ce sera la cour intérieure de la Mairie du XIème à Paris dans laquelle Julien Ribot imagine l’atterrissage d’une nouvelle mission Apollo XI, toujours dans le cadre des Nuits Blanches.
Suite à ces 2 créations, Julien Ribot reçoit une commande du Festival européen du court-métrage de Nice pour réaliser un film d’animation in situ qui sera projeté sur la façade du MAMAC (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice) de 22 mètres de hauteur. Pendant la projection, Julien Ribot joue du piano sous un stabile-mobile d'Alexander Calder.


Enfin en 2018, c’est la prestigieuse Villa Médicis de Rome qui servira d’écrin à la nouvelle création in situ « (SIC) IDEM » de Julien Ribot, invité et commissionné par Cristiano Leone, directeur de la programmation culturelle de la Villa. C’est lors de ce festival que Julien Ribot rencontre le cultissime guitariste anglais Fred Frith dont les performances musicales ornent certaines chansons du nouvel album de Julien Ribot. La performance (SI) IDEM est filmée en direct et retransmise sur ARTE.


C’est à Rome que Julien Ribot apprend par hasard qu’il est le trisaïeul de Théodule Armand Ribot (1839-1916), auteur de l'Essai sur l'Imagination Créatrice - écrit en 1900 - et inventeur de la psychologie moderne. Cette découverte généalogique l’enthousiasme, et il voit dans cette filiation lointaine le signe réjouissant d’un lien temporel qui le dépasse. Comme il le dit dans la chanson « Idiorythmie » de son nouvel album : « In my mind / I try to define time » (« Dans mon esprit / J’essaie de définir le temps »).


Dans le but d’explorer toujours de nouveaux formats, Julien Ribot travaille sur plusieurs projets.


Certains sont liés au cinéma. Julien compose la musique du prochain film de la réalisatrice polonaise Joanna Grudzinska, musique qui sera enregistré avec un orchestre symphonique à l’été prochain. Il vient également de signer la B.O. du dernier film X d’ HPG (diffusé sur CANAL+), réalisateur « hype » (auquel Olivier Py fit appel pour une sulfureuse prestation dans l’opéra Tannhäuser, joué au Grand Théâtre de Genève).
Très attiré par le théâtre, Julien Ribot travaille sur la mise en scène d’une pièce de Victor Segalen. C’est à cette occasion qu’il rencontrera Michael Lonsdale qui l’invitera chez lui afin de travailler sur la pièce. Julien Ribot enregistrera  la voix de l’acteur, et prendra de nombreuses photos de lui destinées à être projetées dans la scénographie. Cette matière visuelle et sonore sera utilisée lors d’une résidence au CENTQUATRE. Le projet est en cours.


Depuis plusieurs années, Julien travaille à l’écriture de son premier long-métrage qui mêlera images réelles et film d’animation et dont il composera la bande originale. Il travaille en duo sur le scénario avec la scénariste franco-iranienne Bahareh Azimi, qui a remporté le Grand Prix de Deauville en 2015.

Le prochain album de Julien Ribot « Do You Feel 9? » sortira en 2021.


Le disque raconte - de manière abstraite - le voyage initiatique de Neon Juju, personnage hermaphrodite qui se donne naissance à lui-même, et qui termine sa vie en inventant un nouveau langage avant de se disperser dans l'univers.

 

 

 

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Julien Ribot is a visual artist, a director, a composer and a musician.

He composed 4 albums, directed videoclips, and also designed his own record covers. He collaborated with many artists such as Philippe Katerine, Woodkid, Alain Chamfort, Joana Preiss as well as symphonic orchestras.

 Its axis of work has expanded over the last 3 years to orient itself towards large scale immersive in situ, notably for the Nuits Blanches.

 Julien Ribot works in a will to create a magical wonder in interaction with the public where senses should be reversed such as Eyes listen and ears see.

 Currently, Julien Ribot works on several creative projects in situ with the Museum of Modern and Contemporary Art in Nice, La Villa Médicis and La Villette and is writing his first feature film for which he is also composing the music.

 

Presentation

 

Julien Ribot is a French singer-songwriter and visual artist, whose world is situated on the edge of pop music, experimental animation film and contemporary art, using a certain grammar of psychedelism.

 

In his creations, melody is predominant, the canvas of the story that is told well before the lyrics. "Mesmerizing ", as the Anglo-Saxons might say, it bewitches us and invites us to moments of ecstasy. Set in a rhythmic architecture that is either atmospheric or dazzling, the melody is carried by precise arrangements that brings out the depth of elaborate harmonies. Julien Ribot's singular poetic and lyrical universe (sung in French or English) allows him to sublimate accidents and mishaps through improvisation, automatic writing and even symbolism of numbers, or by using William S. Burroughs' famous cut-up technique.

 

Julien Ribot likes to intertwine worlds that don't usually meet up: create musical "dis-arrangements" rather than arrangements.

 

Since 2015, Julien Ribot has been working on creating performances combining drawings, projections, experimental animation films and live music.

 

Somewhere between the realm of performance and projections of animated films - made image by image by the artist himself -, Julien Ribot convene its audience to challenge their senses and perceptions, making them an angular stone of the proposition. He is looking for driving carefully his audience to the wonder, through a certain state of watchfulness. The synthesis of music and projections that magnify architecture and perspectives, then makes its effect, to become a truly holistic proposal. From parallax effects to coloured creatures, we let ourselves be drawn, and embark beyond our limits, to explore and experience together a new condition of being. As in Henri Michaux's poem, Julien Ribot seeks through his creations to elaborate a "case of magical spontaneity" using syntax mixed with architecture, video mapping, animation film and sound creation (concrete and pop music).

 

These devices are the result of both theoretical and practical work. He often starts from the material of his dreams and helped by the concepts of coalescence, synesthesia, the fondness for experimentation and symbolism, he is looking for his/our senses to shift towards harmony or even accident. By mixing visual arts and music, Julien Ribot transgresses artistic “genres “, and participates in the decompartmentalization of these artistic disciplines. He thus builds bridges between sounds and images, offering his audience to vibrate with his images at the same time as they visualize his music, without losing sight of the fact that the instantaneity of the image does not always correspond to the listening time of the music. It is therefore a question of soliciting the public to restore this gap in the experience, and create new connections, new synergies, new logical or sensitive links. As Philip Glass said:"The content is not in the work but in the transaction between the work and the audience".

 

Julien Ribot, like the very origin of the word psychedelic (from ancient Greek, psyche,"the soul", and dloun,"which makes visible"), proposes us experimental devices whose object is often the revelation of souls. In La Chambre Renversée et Love, we can see examples of the Maieutician project that is at work in his work. His texts mention it: enigmatic, dreamlike and mathematical, they question the construction from the point of view, the perception, the projection. Julien Ribot proposes and accepts that the interpretation and meaning of his work should not be fixed, through appropriation: the relationship of the work with the public is essential to him, in constant evolution according to interconnected subjectivities. It's finally up to the public to take it over, abandoning a static spectator position and letting go of their dreams.